Les dernières élections municipales ont vu la réélection de Jacques Martin à la tête de notre commune. Comme nous l’avons déjà fait pour les dernières élections législatives, nous vous proposons ici d’analyser les différentes dépenses validées par la CNCCFP pour chaque candidat.
Résultats du 1er tour
Dépenses globales : deux groupes
La loi plafonne le montant des dépenses pour chaque campagne électorale. Pour les dernières municipales, ce plafond était de 44 260 € pour les listes présentes uniquement au 1er tour (Arazi, Fresko) et de 61 734 € pour celles présentes au second tour (Gilles, Leblanc, Martin, Renouil).
On peut diviser les 6 candidats en 2 groupes distincts :
- ceux qui ont des dépenses globales autour de 30 000 € (Martin, Arazi, Renouil)
- ceux qui ont des dépenses globales autour de 10 000 € (Gilles, Leblanc, Fresko)
On note que pour la même campagne, les dépenses vont du simple au triple, avec parfois des résultats similaires.
Ratio dépenses/voix obtenues : de fortes disparités
Nous avons calculé ici le rapport entre les dépenses validées par la CNCCFP et le nombre de votes obtenus au premier tour des élections.
Les 6 candidats se divisent cette fois-ci en 3 groupes :
- ratio plus faible (6-8 €/voix) : Martin-Gilles-Leblanc
- ratio moyen (16-17 €/voix) : Renouil-Fresko
- ratio haut (36 €/voix) : Arazi
On constate un rapport de 6 entre le ratio le plus élevé et le plus faible.
Si on compare ces coûts/vote à ceux des élections législatives de 2012 (voir notre précédente analyse), ils sont notablement plus élevés pour les élections municipales car le « peloton » s’échelonne de 6 à 17 € contre 1.60 à 4.50 € pour les législatives. Cela s’explique principalement par le fait que le nombre de votants est bien plus élevé dans une circonscription législative que municipale.
Remboursement par l’État : deux candidats se détachent
Nous avons produit sur le graphique ci-dessous le remboursement effectué par l’État à chaque candidat.
Ce montant est égal au total des dépenses de chaque liste auquel on a retranché les dons reçus.
Les candidats ayant reçu le plus sont Karine Renouil et Marc Arazi (20-23 000 €) très largement devant un peloton composé de Jacques Martin, Nicolas Leblanc, Alain Fresko et Michel Gilles (8-11 000 €).
Si l’on devait calculer le coût global de ces élections, il faudrait ajouter :
- le montant des déductions fiscales de 66% du don fait par un citoyen à toute liste sur laquelle il ne figure pas ;
- le coût du matériel de propagande (affiches des panneaux officiels, bulletins de vote, etc.) – de l’ordre de 3 à 4000€.
Il est important de noter que l’État remboursait 47.5% du plafond mentionné plus haut pour tout candidat ayant atteint 5% des voix, soit :
- 21 024 € pour les candidats présents uniquement au 1er tour (Arazi, Fresko) ;
- 29 324 € pour les candidats présents au second tour (Gilles, Leblanc, Martin, Renouil).
La réception de dons : le maire sortant est le plus « populaire »
La réception de dons par des citoyens soutenant une liste varie énormément : de pratiquement 20 000 € pour Jacques Martin à 0 € pour Nicolas Leblanc.
La transparence : point trop n’en faut pour certains candidats
Les têtes de liste ont reçu un courrier les informant de la validation de leurs comptes de campagne de la CNCCFP contenant tous ces chiffres au mois de septembre. Si certains candidats ont publié ce document de manière spontanée ou bien nous l’ont communiqué sur simple demande, d’autres n’ont pas souhaité faire de même. C’est la raison pour laquelle cet article ne paraît que maintenant car nous avons dû attendre que la CNCCFP nous les envoie.
A partir du moment où les candidats acceptent de recevoir de l’argent public en remboursement de leur campagne, nous pensons qu’ils ont également le devoir de publier leurs comptes et de justifier des dépenses aux citoyens, et pas seulement à la CNCCFP.
Chacun peut se faire sa propre idée
Nous avons bien entendu publié tous les chiffres utilisés en données ouvertes (open data) sur le site data.gouv.fr : chacun peut ainsi se plonger dedans afin d’en tirer sa propre analyse. C’est bien là le principe de la libération des données : fournir aux citoyens les moyens de se forger leur propre opinion.
Pour aller plus loin
- Le « Guide du candidat et du mandataire » publié par la CNCCFP en cliquant sur l’image ci-dessous.
- Le dossier similaire sur les dépenses des élections législatives 2012.
- Les données des dépenses et des résultats par bureau de vote que nous avons publiées sur le site de l’Etalab.
Droit de réponse
Nous avons écrit à chaque candidat afin de leur faire savoir qu’ils peuvent, s’ils le désirent, faire valoir leur droit de réponse à cet article afin qu’ils puissent éventuellement apporter des précisions.
Nous publierons ces réponses ici à leur réception.